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mardi 5 avril 2011

Biocarburant

On nous a annoncé hier que le biocarburant dit « E 85 » serait distribué en France à partir de l’année prochaine. E85 ? On se croirait dans un roman d’espionnage !

On nous dit aussi qu’il peut être utilisé dans les véhicules équipés pour le flexfuel, ce qui ne nous éclaire pas radicalement ! Mais c’est le terme que l’on utilise à propos des voitures conçues pour rouler avec une combinaison de plusieurs carburants.
Alors bien entendu, on s’interroge sur ce biocarburant : quel est-il ? Et quel est ce nom, à la fois barbare et intriguant de biocarburant ?
On sait que les voitures d’aujourd’hui roulent en général à l’essence… c’est le mot le plus courant et le plus générique : on prend de l’essence, pour ne pas tomber en panne d’essence. Que ce soit du diesel (pour être précis, du carburant adapté aux moteurs diesel), du super, du sans plomb, du « 95 »… Là justement on entre un peu dans le détail !
Mais tous ces carburants ont un point commun : ils sont à base de pétrole. Et on sait que les réserves de pétrole ne sont pas inépuisables, et que d’autre part, la consommation pétrolière est nuisible à l’environnement.
Alors on n’en finit pas de chercher des solutions de remplacement. Et quand on vous parle de biocarburant, on a tout de suite l’impression qu’il s’agit d’un carburant plus « propre ». C’est le mot qu’on utilise bien souvent, pour parler de ce qui ne pollue pas, ou moins : voitures propres, ou carburants propres !
Alors ce préfixe « bio » est-il vraiment associé à toutes ces idées ? Oui, sans qu’on sache toujours pourquoi, mais c’est l’écho qu’il a pris dans le jargon d’aujourd’hui. Un vocable simple, au sens vague mais très positif, qui évoque tout ce qui touche à l’écologie et au respect de la nature.
Alors on sait vaguement que le terme dérive d’un mot grec, bios, qui signifie la vie, et qu’il a déjà donné naissance au mot « biologie », une discipline qui étudie les êtres vivants.
Mais l’adjectif « biologique », qui en dérive, a pris un sens bien particulier, ces derniers temps : il désigne les cultures qui n’utilisent ni engrais de synthèse, ni pesticides, qui s’efforcent de travailler la nature « naturellement » sans essayer d’en augmenter le rendement de façon artificielle…
L’adjectif s’est assez naturellement abrégé en « bio ». Il ne s’agit plus exactement donc du simple préfixe, mais d’un mot qu’on met d’ailleurs un peu à toutes les sauces : agriculture bio, produits bio.
On l’utilise même en parlant de quelqu’un : il est très bio ! C’est-à-dire, il est proche de la nature, se nourrit bien, est à l’écoute de ses vrais besoins. Bref, cette simple syllabe concentre toute une idéologie contemporaine qui se méfie du progrès, de l’industrie, de la chimie, etc.
On pourrait donc s’attendre à ce que le biocarburant soit non polluant ! Il est vrai que les carburants de substitution auxquels on songe en général sont d’origine végétale (éthanol, colza, tournesol) ce qui inspire confiance.
Est-ce pour autant qu’ils respectent totalement l’atmosphère ? Non justement, et ce fameux E 85 semble-t-il, si son utilisation produit moins de gaz polluants que les hydrocarbures, devrait être le fruit d’une agriculture intensive, potentiellement nocive pour l’environnement.
C’est bien pourquoi ces termes de biocarburants ou même d’essence verte qu’on a entendu également, sont regardés avec une certaine suspicion, comme si leurs échos nous trompaient sur la marchandise !

(Yvan Amar- d’après le site CNDP- Voyage avec les mots)

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