Dans le cadre de projets eTwinning

Dans le cadre de projets eTwinning
La créativité et l’ esprit ne peuvent s'épanouir que dans un milieu qui respecte l'individualité et célèbre la diversité.

jeudi 20 janvier 2011

DEEE

Que faire de  nos déchets électroniques ?

Chaque année, le monde produit 40 millions de tonnes de réfrigérateurs, télévisions, ordinateurs, téléphones et autres appareils qui se transformeront un jour en déchets électriques et électroniques (DEEE). À côté des filières de recyclage « officielles », un grand nombre de ces déchets partent en Asie, en Inde et en Afrique, où ils mettent en péril l'environnement et la santé des habitants.

Qu’est-ce qu’un DEEE ?


Un déchet d'équipement électrique et électronique (DEEE) désigne tout appareil usagé possédant un circuit électrique (c'est-à-dire branché sur le secteur ou possédant un accumulateur). Dix familles de produits ont été identifiées : petits appareils électroménagers, gros appareils électroménagers, équipements informatiques et de télécoms, matériel grand public, matériel d'éclairage, outils électriques et électroniques, jouets et équipements de loisir et de sport, dispositifs médicaux, instruments de surveillance et de contrôle, distributeurs automatiques.

Publié le 22 février, le rapport du programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) chiffre à 40 millions le nombre d'appareils électriques et électroniques mis sur le marché chaque année, dont 13 millions pour la seule Europe. En fonction de leur durée de vie – 2 ans pour un téléphone portable, entre 5 et 7 ans pour un ordinateur, jusqu'à 14 ans pour un réfrigérateur –, tous ces appareils ont vocation à devenir des déchets électriques et électroniques (DEEE).


Or ces déchets ne sont pas des déchets comme les autres. Tout d'abord, ils ont une valeur : en plus des métaux « classiques » comme le nickel, l'aluminium ou le cuivre, les DEEE renferment des métaux précieux comme le platine, l'or ou l'argent (utilisés notamment dans les circuits électroniques), qu'il est intéressant de récupérer. Parmi les dizaines de matériaux qui les constituent – jusqu'à 40 pour un téléphone portable –, ces appareils renferment également des composants hautement toxiques qui demandent une manipulation précautionneuse : métaux lourds comme le cadmium, le mercure, le chrome hexavalent ou le plomb contenu dans le verre des écrans cathodiques ; retardateurs de flamme bromés utilisés dans les plastiques pour les empêcher de prendre feu. Problème : une part importante de ces déchets est démantelée dans les pays en développement, où ils menacent directement l'environnement et la santé des habitants.

Un danger pour les pays émergents


Principaux pays visés par le flux de déchets électroniques : la Chine, l'Inde, le Pakistan, mais également des pays africains comme le Ghana et le Nigeria. « Toutes les villes portuaires des pays émergents sont concernées à plus ou moins grande échelle », témoigne Jim Puckett, directeur de BAN (Basel Action Network), une ONG américaine spécialiste des déchets dangereux qui milite pour l'interdiction totale des exportations de DEEE.

Or ces pays ne disposent pas des installations adéquates pour traiter les déchets électroniques. En Inde, 95% des appareils usagés sont recyclés dans le secteur informel (hors des rares unités de traitement prévues à cet effet), qui occupe près de 25 000 personnes. « En Chine, la récupération des métaux précieux se fait à l'air libre, sans aucune mesure de sécurité », affirme Jim Puckett. En brûlant, le mercure contenu dans les lampes ou le plomb des cartes-mères se libère et va polluer les nappes phréatiques souterraines. Des composés volatils secondaires se forment, comme les dioxines ou les hydrocarbures aromatiques polycycliques (« noir de carbone »), en dégageant une fumée hautement cancérigène.

Une législation à améliorer


172 pays ont signé la Convention de Bâle, en 1992, qui réglemente strictement l'exportation des déchets dangereux des pays riches vers les pays pauvres. Dans la foulée, l'Union européenne s'est dotée en 2005 de deux directives relatives aux DEEE – une législation sans équivalent dans le monde à ce jour. La première organise les filières de collecte et de recyclage de ces déchets dans chaque pays européen. La seconde limite l'utilisation de six matières dangereuses (plomb, mercure, cadmium, chrome hexavalent, des inhibiteurs de flammes comme les diphenyls polybromés -PBB- et les éthers diphenyls polybromés -PBDEs-) dans les équipements vendus sur le marché européen. « Par ailleurs, l'Europe demande que tous les déchets électroniques envoyés dans un pays tiers fassent l'objet d'une autorisation du pays expéditeur et du pays de destination », précise Patrice Thierry, en charge du contrôle des déchets pour l'Office de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp).

Problème : si ces dispositions ont permis la mise en place d'une véritable filière de recyclage, elles n'ont pas permis d'enrayer le trafic de déchets. « Pour échapper aux contrôles, les négociants peu scrupuleux indiquent sur les conteneurs qu'il s'agit d'appareils destinés à être réutilisés », explique Stéphane Arditi, du Bureau européen pour l'environnement (BEE), un lobby d'associations environnementales basé à Bruxelles. Une révision des deux directives est d'ailleurs en cours ; elle devrait être votée en 2011. Parmi les pistes à l'étude : l'obligation de tester et d'emballer sous film plastique tous les appareils destinés au réemploi, afin de limiter les abus, et l'allongement de la liste des substances prohibées dans les appareils.

Les déchets électroniques, coût pour les uns, opportunité pour les autres

En Europe, retraiter une tonne de réfrigérateurs usagés coûte 450 euros : il s'agit notamment de capturer les gaz frigorigènes (gaz à effet de serre) sous atmosphère conditionnée. Sans ces opérations de dépollution, une tonne de réfrigérateurs usagés peut rapporter jusqu'à 150 euros, du fait de la récupération des matériaux ayant une valeur marchande – a fortiori si le démantèlement s'effectue dans des pays où les salaires sont très bas…


CSI Science Actualités

1 commentaire:

  1. Bravo pour ce texte très claire et complet.

    Les gestes écoresponsables

    Le recyclage, l’écologie, la valorisation des déchets sont des points importants de notre quotidien .

    Nous pouvons tous faire un geste pour favoriser le non-gaspillage et le réemploi de la matière.
    recyclage ordinateur Bordeaux

    RépondreSupprimer